Cécile Martignac

Directrice et cofondatrice de la Maison des enfants extraordinaires à Sauve

Depuis un peu plus de 5 ans, la Maison des enfants extraordinaires (MEEX) a ouvert ses portes à Sauve avec un projet original : offrir aux enfants souffrant de troubles du neurodéveloppement un lieu unique de prise en charge globale.

Ici, les enfants peuvent bénéficier de l’aide d’une douzaine de spécialistes (notamment ergothérapeute, psychomotricien, orthophoniste, enseignant spécialisé, sophrologue, psychologue) « C’est très compliqué de prendre en charge ces enfants car leurs troubles se manifestent de façon très diverse. Ce n’est pas simple car nous ne sommes ni une école, ni un établissement médico-social », explique Cécile Martignac. « Pour les parents, c’est un peu le parcours du combattant. Avec ce lieu unique, on leur évite de multiplier les trajets et on leur offre un espace d’accueil et de répit. Surtout en milieu rural où la prise en charge est quasi inexistante. » Lorsque son fils est diagnostiqué, Cécile Martignac est en poste aux États-Unis, où un enfant sur 69 est atteint de troubles autistiques. Elle y rencontre Isabelle Babington, ergothérapeute franco-américaine, qui s’associe aussitôt au projet. En France, elle rencontre d’autres professionnels sur le territoire : l’équipe de la MEEX est née. « Nous avons démarré avec seulement les 3 premiers mois du loyer », se souvient Cécile Martignac.

Le bon mix de la MEEX

De plus en plus d’enfants sont concernés. Peut-être parce qu’ils sont davantage diagnostiqués certes, mais aussi parce que les évolutions sociétales favorisent l’apparition de ce type de troubles. « Alimentation déséquilibrée et forte exposition aux écrans peuvent constituer des facteurs aggravants. » C’est pourquoi la MEEX développe également un important volet de formation, pour faciliter la prise en charge de ces enfants extraordinaires.
La MEEX remporte de nombreux prix d’innovation sociale et peut aujourd’hui envisager de développer d’autres structures similaires à celle de Sauve ailleurs en France, comme à Vauvert, où un projet est déjà en réflexion. Des actions sont aussi en cours pour favoriser le sport et les loisirs en inclusion, et pour offrir davantage de temps de répit aux familles. « Nous nous heurtons au problème du financement, même si nous sommes autonomes à 75 %. Nous cherchons à minimiser la participation financière des familles, mais, pour l’instant, elle reste indispensable. »

Chiffres clés

LA MEEX, C’EST 12 personnes pour accompagner les enfants 500 enfants accompagnés depuis 2016 1 073 professionnels formés en 5 ans 8 967 € d’aides attribuées par le Conseil départemental en 2021

… Un lieu qui regroupe et coordonne les soins pour simplifier la vie des enfants et de leurs parents

Cécile Martignac

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