Philippe Lamour

Aménageur du Gard et du Languedoc

« J’avais été frappé de voir la contradiction qui existait entre une sécheresse qui faisait obstacle à la multiplicité des cultures, à l’essor de l’industrie et à l’aménagement touristique d’un littoral livré à la seule fréquentation des moustiques, alors que sur sa frontière orientale coulait le plus grand fleuve de France, dont les eaux allaient se perdre inutilement à la mer. »

 

Après la guerre, Philippe Lamour se lance dans le syndicalisme agricole, devient secrétaire général de la Confédération générale de l’agriculture et participe à la création de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). À la tête de ce grand syndicat, il s’engage pour la modernisation de la production, le productivisme et la mécanisation. Dans le cadre du Plan Marshall, il est même le premier à bénéficier d’un tracteur dans le Gard !
En 1945, il fonde la Fédération nationale des Vins délimités de qualité supérieure (VDQS) et en est le Président.
ll intègre également le Syndicat national des riziculteurs et entre au Conseil national du Crédit et à l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture. C’est d’ailleurs lors d’un voyage aux États-Unis, à la Tennessee Valley en 1946, qu’il imagine la réalisation d’un premier grand aménagement en France, en Languedoc. De 1947 à 1953, son engagement pour l’agriculture française le conduit à entrer au Conseil économique et social et au conseil supérieur de la productivité. Dans le Gard, il est également Président de la Chambre d’agriculture et participe au développement agricole du département par l’extension de la riziculture, l’électrification de la plaine de Beaucaire et l’assainissement de la vallée du Vistre.
Alors qu’il préside depuis 1953 la Commission de modernisation et d’équipement de la région Bas-Rhône-Languedoc ainsi que la Société d’aménagement du Bas-Rhône Languedoc (BRL), il parvient à obtenir en 1955 la création de la compagnie du Bas-Rhône en faisant signer à Pierre Mendès France, alors Président du Conseil sous René Coty (le jour de sa destitution et sur le capot de sa voiture !), le décret autorisant cette création.
Philippe Lamour assure alors la présidence de cette compagnie et entreprend son œuvre d’envergure d’irrigation du Languedoc par la construction d’un canal puisant ses eaux dans le Rhône. L’eau sera acheminée vers le sud du Gard et l’est de l’Hérault.
Le chantier débute dans la difficulté. Des comités de défense se constituent pour dire non au canal et l’impopularité du projet vaut à Philippe Lamour de perdre un temps la présidence de la Chambre d’agriculture.
Les oppositions diminuent avec le temps d’autant que les bénéfices agricoles apportés sont importants. Ce projet dépasse même le domaine agricole puisqu’il donne la possibilité au gouvernement Pompidou d’engager, dès 1963, l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon.
Le canal du Bas-Rhône, rebaptisé canal Philippe Lamour en sa mémoire, alimente depuis plus de 60 ans le littoral et une grande partie des plaines agricoles du Gard et de l’Hérault, depuis l’embouchure du fleuve, Port Camargue et le Grau-du-Roi jusqu’à la Grande Motte et au pourtour des zones urbaines de Nîmes et de Montpellier.
Philippe Lamour, en aménageant de la sorte ce territoire, a marqué durablement son histoire. Il décédera le 25 juillet 1992 à Bellegarde.

Sources : Fonds Philippe Lamour, Archives départementales de l’Hérault, cote – Archives BRL – Cévennes Magazine n° 1222,, Archives départementales du Gard, JR 997

© DR Archives BRL
Photo de Philippe Lamour devant les plans d’aménagement de la région en 1955.
© Helwing – Archives BRL
Portrait de Philippe Lamour pris dans les années 80 devant le canal qui porte désormais son nom.

Les mille vies de Philippe Lamour (1903-1992)

Né à Nîmes en 1928, Jean Carrière est le fils d’un chef d’orchestre et d’une pianiste. À l’image de ses parents, la musique est au cœur de sa vie. Sa fascination pour le haut-pays, la garrigue ou les Cévennes remonte à son enfance, lors des balades avec son père. Les paysages du sud incarnent son Âge d’or, l’époque où il était le plus heureux, le temps où ses sens étaient en harmonie avec la nature. Tous les écrits de Jean Carrière ne cesseront de rechercher ce royaume disparu, la joie d’un enfant. L’écriture a très tôt une place importante dans sa vie. Julien Gracq et Jean Giono sont ses maîtres incontestés. Malgré de nombreux écrits déjà aboutis depuis au moins les années 50, sa carrière d’écrivain ne commence réellement que dans le milieu des années 60. En 1956, Jean Carrière s’installe à Manosque, ville de naissance et de résidence de Jean Giono. À ses côtés, il prend progressivement confiance en sa capacité à écrire. Après la publication de son premier roman Retour à Uzès en 1967, Jean-Jacques Pauvert, son éditeur, attend avec impatience son second roman, surtout après les nombreuses critiques élogieuses.

Exposition « Au fil de l’eau » aux Archives départementales du Gard.

L’eau comme ressource naturelle, comme source d’hygiène, comme menace et comme élément de consommation. La nouvelle exposition « Au fil de l’eau », présentée aux Archives départementales jusqu’en juin 2023, met en lumière, au travers de nombreux documents d’archives, l’importance de l’eau dans le département du Gard au travers de ses différents usages et de ses différentes perceptions au cours du temps.

à savoir

C’est Aristide Dumont qui envisagea le premier l’irrigation du Languedoc à partir des eaux du Rhône. La principale station de pompage de BRL, sur le site de Pichegu à Bellegarde et inaugurée en 1960 par le Général de Gaulle, porte son nom.

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