MarieSoboul

(1884-1961) Une femme d’engagement

Marie Soboul fait partie des « Figures du Gard ». Son parcours est exceptionnel à plus d’un titre. Professionnel d’abord puisque cette fille d’agriculteurs ardéchois a dirigé l’École normale de Nîmes pendant plus de 15 ans. Familial ensuite, lorsqu’elle a pris en charge l’éducation des enfants de son frère lorsqu’ils sont devenus orphelins. Citoyen enfin, car elle n’hésite pas à s’engager tant dans la Résistance que dans la vie politique par la suite.

Marie Soboul est donc bien un modèle d’engagement et a contribué à transmettre les valeurs de la République à plus d’une génération d’élèves. Aujourd’hui, une école nîmoise porte d’ailleurs son nom.

Marie Soboul, l’enseignante

Née le 13 avril 1884 en Ardèche, Marie Soboul suit des études à l’École normale de Privas puis de Nîmes avant d’intégrer l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (région parisienne) jusqu’en 1906. Devenue enseignante, elle exerce d’abord à Draguignan (Var), puis à Valence (Drôme) et enfin à l’École normale de Nîmes à partir de 1909. Elle y sera professeur de sciences naturelles et de dessin, avant d’en devenir la directrice de 1926 à 1940.

Marie Soboul, la tante dévouée

Elle a également la charge de ses neveux Gisèle et Albert Soboul, devenus très tôt orphelins. Elle joue un rôle important dans la formation scolaire de son neveu Albert et l’engage dans la voie d’études classiques et brillantes. Il devient professeur d’histoire à Montpellier et sera révoqué en 1942 pour avoir organisé une manifestation étudiante. Réfugié dans le maquis du Vercors, il retrouve son poste d’enseignant à la Libération et devient un historien reconnu, spécialiste de la Révolution française.

Marie Soboul, la résistante

Marie Soboul se retrouve également sans activité sous le gouvernement de Vichy, alors que l’on ferme les Écoles normales. Entrée très tôt dans la Résistance, elle participe au Mouvement de libération nationale, ce qui lui permet de siéger dès septembre 1944 au Comité départemental de libération, présidé par le Docteur Benedittini.
Elle travaille alors avec Don Sauveur Paganelli, ancien inspecteur d’académie devenu préfet en août 1944 à la suite de l’arrestation d’Angelo Chiappe, préfet sous le gouvernement Pétain, collaborateur notoire et fusillé à la Libération.
Le Comité départemental de libération va gérer les affaires du Gard durant 13 mois, de septembre 1944 à octobre 1945. Marie Soboul fait partie de la commission de l’Instruction publique.

Marie Soboul, la militante

Dès les années 1930, Marie Soboul, outre sa participation aux organisations corporatives, avait un engagement fort dans des mouvements pacifistes, dans le mouvement Amsterdam-Pleyel* et dans les organisations du Front populaire.
De sensibilité socialiste, elle est conseillère municipale de Nîmes de 1947 à 1959, durant les deux premiers mandats d’Edgar Tailhades.

©Archives départementales du Gard, 55 Fi 12

Figures du Gard

MÉMOIRES DE FEMMES GARDOISES
Exposition itinérante réalisée par les Archives départementales du Gard, « Figures du Gard » met à l’honneur des hommes et des femmes ayant marqué le territoire gardois qu’ils soient homme politique, poète, peintre, préhistorien, cantatrice, protestante persécutée, sculpteur ou encore première femme médecin de France.
En avril 2022, 12 personnages ont complété cette première série de figures gardoises, hommes ou femmes, politiques, écrivains, résistants ou scientifiques.
Conditions de mises à disposition sur archives.gard.fr/transmettre/les-expositions-itinerantes

avis

Malgré nos efforts, nous n’avons pas trouvé de portrait de Marie Soboul. Si un lecteur en disposait, nous serions ravis de le publier sur gardinfo.gard.fr et de transmettre ce précieux témoignage aux Archives départementales.

La prochaine exposition présentée aux Archives départementales du Gard à compter de l’automne 2023 retracera à travers de nombreux documents d’archives et iconographiques, les spécificités de l’enseignement primaire dans le Gard de l’Ancien Régime, sous la tutelle du Clergé, à la construction des maisons d’écoles après les lois Ferry de 1881-1882.
L’exposition reviendra également sur la formation des « hussards noirs » de la République au sein des Écoles normales de Nîmes – dont Marie Soboul fut directrice de 1926 à 1940 – et nous plongera au cœur d’une salle de classe sous la IIIe République à travers son mobilier, le contenu pédagogique des leçons ou encore la préparation au certificat d’études, diplôme d’excellence tant attendu que redouté.

archives.gard.fr

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