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Germaine Bonnafoux
une des femmes de l’ombre
Les Archives départementales du Gard ont pour mission de collecter les archives aussi bien privées que publiques. Elles sont aussi chargées de classer les documents confiés pour les rendre facilement accessibles aux chercheurs. Elles doivent évidemment conserver ces documents dans le meilleur état possible, y compris en assurant leur restauration si nécessaire. Enfin, les Archives communiquent les documents au public et font connaître ce patrimoine via des événements, des ateliers, des expositions.
Le temps de la guerre
AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES
À l’occasion des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Archives départementales s’associent aux commémorations avec « Le Temps de la guerre. 1939-1945 dans le Gard », rétrospective historique de ces années dans le Gard. Documents, archives orales et objets d’époque mettent en lumière des hommes et des femmes, pris dans la tourmente du conflit, qu’ils soient résistants, victimes de la répression, soldats ou simples civils. Une version mobile de cette exposition et de sa médiation est également proposée à l’emprunt. Cette programmation est enrichie par un cycle de conférences, des ateliers, des projections. À voir aux Archives départementales du Gard jusqu’au 31 mai 2027.
Née le 18 juillet 1910 au Teil en Ardèche, Germaine Juliette Lamarthe épouse, en 1935, Marcel Fernand Bonnafoux, futur « commandant Marceau ».
Germaine Bonnafoux, résistante de la première heure aux côtés de son époux, assure les liaisons et les ravitaillements pour son mari dans la clandestinité. En 1943, elle habite Collias puis Nîmes et devient agent de liaison au maquis Aigoual-Cévennes de mars 1943 au 26 août 1944.
Le maquis Aigoual-Cévennes naît de la fusion de deux maquis cévenols, le maquis de Lasalle et le maquis d’Ardaillers le 12 juillet 1944. Commandé par le colonel Colas dit Matignon, il est dirigé par les anciens chefs de maquis dont le pasteur Olivès, René Rascalon et Marcel Bonnafoux. Formé de 600 hommes, il constitue le maquis gardois le plus important. Au moment de la Libération, il totalise plus de 2 000 hommes auxquels s’ajoutent des gendarmes de l’Hérault, avec près de 450 hommes sous le commandement de Colonna d’Istria.
Reconnue en qualité de Corps Francs de la Libération (CFL), Germaine Bonnafoux est autorisée à porter l’insigne des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), délivré par le commandant Rascalon.
Défilé de la Libération à Nîmes avec les maquisards d’Aigoual-Cévennes. De gauche à droite, René Rascalon, chef du maquis Aigoual-Cévennes, Germaine Bonnafoux, veuve de Marcel Bonnafoux, tué au combat le 10 août 1944, et Guy Arnault, le fondateur du maquis de Lasalle.
Marcel Bonnafoux est né à Anduze le 29 mars 1910 dans une famille modeste. Son père était cheminot au PLM (Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée) et sa mère fileuse de soie et protestante cévenole.Avant 1939, il est ensemblier-décorateur à Nîmes avec une dizaine d’ouvriers à charge. Il entre en résistance dès 1940 en distribuant des tracts et en griffonnant des graffitis contre le nouveau régime de Vichy.
Recherché par la police et les services allemands, il rejoint le maquis de Lasalle en 1943, puis devient en juillet 1944 chef du maquis Aigoual-Cévennes. Il est tué au combat le 10 août 1944 au Vigan au cours d’une attaque qu’il dirige contre la garnison allemande du Vigan.
Marcel Bonnafoux dit Marceau.
À la fin de la guerre, elle participe au défilé de la Libération à Nîmes en septembre 1944 avec les maquisards d’Aigoual-Cévennes et le fondateur du maquis de Lasalle, Guy Arnault, quelques semaines seulement après la mort de son mari au combat.
L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACGV) lui délivre la carte de Combattant volontaire de la Résistance le 16 mai 1953, témoignant de sa forte mobilisation dans les combats pour la Libération du Gard.
Elle demande à titre posthume l’obtention de la reconnaissance de la qualité de Combattant volontaire de la Résistance pour son mari, Marcel.
Elle s’éteint en 2007 à 97 ans.
Sources : Archives départementales du Gard
en hommage à son mari au collège du Mont-Duplan.

