Florence Durville
Paysagiste au Conseil départemental, elle travaille sur le projet de réhabilitation du parc Meynier de Salinelles à Nßmes
Dâaussi loin quâelle se souvienne, Florence Durville nâa jamais souhaitĂ© autre chose que travailler Ă lâextĂ©rieur, en lien avec la nature. « Jâai grandi en Normandie donc jâai dĂ©marrĂ© avec un brevet de technicien agricole puis jâai poursuivi par un BTSA (Brevet de technicien supĂ©rieur agricole) en Ăle-de-France. Jâai eu la chance dâavoir Gilles ClĂ©ment* comme professeur, il m’a donnĂ© envie de me tourner vers la conception paysagĂšre. »


u fil de sa formation et de ses nombreux stages en entreprise, Florence Durville se passionne pour ce mĂ©tier. « Comme jâaimais le dessin, jâai Ă©galement travaillĂ© en bureau dâĂ©tudes, jâai donc eu lâoccasion de dĂ©couvrir les prĂ©mices de la conception paysagĂšre. » Elle reprend mĂȘme ses Ă©tudes Ă lâĂcole supĂ©rieure des Jardins de Paris. Son diplĂŽme en poche, elle sâinstalle Ă Saint-RaphaĂ«l, oĂč elle travaille pour un bureau dâĂ©tudes spĂ©cialisĂ© dans les amĂ©nagements paysagers autour des routes et autoroutes de la CĂŽte dâAzur. Elle sâinstalle quelques annĂ©es plus tard Ă NĂźmes, oĂč vivaient dĂ©jĂ ses grands-parents, et ouvre son propre cabinet quâelle gardera pendant 10 ans. Elle y partage ses compĂ©tences avec les particuliers, notamment sur lâamĂ©nagement de jardins, mais aussi avec des collectivitĂ©s puisquâelle participe Ă de nombreux travaux autour des routes gardoises.
En 2000, elle rejoint le Conseil dĂ©partemental, et plus particuliĂšrement la Direction des routes. « LâexpĂ©rience acquise mâa permis de participer Ă de nombreux projets, en particulier lors de la crĂ©ation de giratoires. » Florence Durville a suivi plusieurs projets : giratoires, amĂ©nagements des abords routiers, mais aussi plan vĂ©lo et dĂ©veloppement des voies vertes, avec une implication sans borne et un attachement Ă la plantation dâarbres dâessences locales.
C’est Ă elle qu’a Ă©tĂ© confiĂ© le volet paysager du parc Meynier de Salinelles, en plein cĆur de NĂźmes. Ce parc, propriĂ©tĂ© du Conseil dĂ©partemental, Ă©tait fermĂ© depuis 10 ans. Lâobjectif : le rouvrir Ă la population pour en faire un poumon vert en milieu urbain. « LâidĂ©e câest vraiment que la population dans son ensemble se rĂ©approprie cet espace, les habitants du quartier, bien sĂ»r, mais plus largement lâensemble des NĂźmois et des Gardois. » Le projet, inspirĂ© en partie par les habitants du quartier, met en avant le respect du lieu dâorigine. « Câest un petit espace de 7 400 m2, nous lâavons vraiment pensĂ© comme un jardin particulier, oĂč chacun pourra se sentir chez lui. »
DiffĂ©rents espaces ont ainsi Ă©tĂ© conçus, au grĂ© des allĂ©es : un théùtre de verdure pour de petits spectacles, un espace plus ludique (jeux, pĂ©tanqueâŠ), un cheminement pour prĂ©senter des expositions en extĂ©rieur et une grotte-fontaine, pour un Ăźlot dâombre et de fraĂźcheur. « Ce chantier est transversal Ă plusieurs services dĂ©partementaux : la logistique, les routes, les espaces verts⊠Il nous a pris prĂšs de 18 mois, mais je pense que le public apprĂ©ciera et la nature aussi », souligne Florence Durville.
En effet, Ă chaque Ă©tape, le projet a Ă©tĂ© pensĂ© de façon durable : Ă©conomies dâeau, essences mĂ©diterranĂ©ennes, matĂ©riaux en bois, fer et pierre pour le respect du style architectural du XIXe siĂšcle et travaux confiĂ©s Ă des entreprises locales. Le rĂ©sultat sera visible prochainement, la rĂ©ouverture du parc Ă©tant programmĂ©e dĂšs l’Ă©tĂ© 2024.
* Gilles ClĂ©ment, paysagiste, s’est fait connaĂźtre du grand public en 1999 lors de l’exposition Le jardin planĂ©taire Ă La Villette. Il est Ă l’origine de plusieurs concepts dont celui du « faire le plus possible avec
le moins possible ».