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Jean-Pierre Chabrol (1925-2001)

Un Résistant cévenol

Les Archives départementales du Gard ont pour mission de collecter les archives aussi bien privées que publiques. Elles sont aussi chargées de classer les documents confiés pour les rendre facilement accessibles aux chercheurs. Elles doivent évidemment conserver ces documents dans le meilleur état possible, y compris en assurant leur restauration si nécessaire. Enfin, les Archives communiquent les documents au public et font connaître ce patrimoine via des événements, des ateliers, des expositions.

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Les Archives départementales
À l’occasion des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil départemental s’associe cet automne aux commémorations nationales des Débarquements, de la Libération et de la Victoire en proposant au public plusieurs événements gratuits invitant à explorer les traces de cette période marquante. Aux Archives départementales du Gard, une exposition présente une rétrospective historique de ces années, telles qu’elles furent vécues dans le Gard, et des heures sombres traversées par sa population.
Documents d’archives, archives orales et objets d’époque jalonnent le propos qui met en lumière des hommes et des femmes, pris dans la tourmente du conflit, qu’ils soient résistants, victimes de la répression, soldats ou simples civils.
Une version mobile de cette exposition et de sa médiation est également proposée à l’emprunt pour circuler à travers le territoire. Cette programmation culturelle et pédagogique sera enrichie par un cycle de conférences ouvertes à tous, ainsi que par des ateliers, des projections et des spectacles destinés au public scolaire.

À voir aux Archives départementales du Gard dès cet automne

© Association des Amis de l’œuvre de Jean-Pierre Chabrol
Alors que le monde célèbre le 80e anniversaire de la fin de la IIe Guerre mondiale, retour sur le parcours du résistant cévenol, né il y a tout juste 100 ans.
C’est à Chamborigaud que Jean-Pierre Chabrol voit le jour le 11 juin 1925. C’est sans doute de ses parents, instituteurs laïcs, et surtout de son grand-père, descendant de camisards, que lui vient sa soif de liberté, qu’il étanchera en rejoignant la Résistance, où il prend pleinement conscience de son hérédité cévenole souvent traduite par un refus de l’oppression.
Il déménage très jeune à Alès, où il suivra toute sa scolarité. En 1943, il obtient ainsi son baccalauréat au lycée Jean-Baptiste Dumas, où ses talents de dessinateur sont déjà remarqués, tout comme ses aptitudes exceptionnelles dans toutes les matières littéraires, en particulier la poésie et l’écriture.
Un talent qui lui vaut d’être admis en classe préparatoire hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand de Paris. C’est à la Sorbonne qu’il noue ses premiers contacts avec la Résistance, via l’un de ses professeurs.
Inquiété par la Gestapo, il se réfugie dans les Cévennes et tente vainement de passer en Espagne. À l’insu de ses parents, il part à vélo avec un ami rejoindre le maquis gaulliste du Bougès en Lozère, mais ils tombent sur un maquis communiste. Un maquisard, ancien élève de son père, le reconnaît, leur sauvant la vie, et propose leur intégration.
Jean-Pierre Chabrol a décrit dans un entretien sa nouvelle vie, entre ravitaillement par les paysans du secteur, raids et sabotages quotidiens dans un rayon d’une douzaine de kilomètres à pied… Il reconnaît avoir beaucoup souffert, même si cette expérience lui fait « comprendre l’importance des choses ordinaires ». Il revient à la vie civile après avoir été jusqu’à Berlin avec l’armée de la Libération, mais se retrouve incapable de reprendre une vie normale.
L’écriture devient une sorte d’exutoire et il devient journaliste, notamment pour L’Humanité où il réalise également des caricatures. Ami de Georges Brassens, Léo Ferré et Jacques Brel, il prend ses distances avec le communisme en 1957, après l’entrée des chars soviétiques dans Budapest en 1956. Il devient alors écrivain, sur les conseils d’Aragon, lui qui a déjà l’habitude de collecter la mémoire orale et de la transmettre grâce à son talent de conteur.
Tous ses récits ont une portée autobiographique comme Un homme de trop en 1958 (adapté au cinéma en 1967) ou encore la Chatte rouge en 1963. Il y évoque ses propres souvenirs, mais aussi ceux des différentes personnes qu’il a croisées.
Lors de son passage par la Résistance, Jean-Pierre Chabrol a développé une attirance pour le monde des humbles, notamment des ouvriers, qui devient le thème central de ses romans. Il y raconte avec passion les gens des Cévennes, à travers la série des Rebelles et son désespoir face à la disparition des mines, qui signe la petite mort du pays cévenol. Son dernier ouvrage, Colères en Cévenne, a été publié seulement quelques mois avant sa mort, le 1er décembre 2001 à Ponteils-et-Brésis, dans ses chères montagnes cévenoles.
Extrait de naissance de Jean-Pierre Chabrol
(Archives départementales du Gard)
Le dernier livre de Jean-Pierre Chabrol a été publié
quelques mois avant sa mort

Sources :

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