Assistante familiale

«On ne peut donner que ce qu’on a reçu. Et comme j’ai énormément reçu, j’ai beaucoup à donner », souligne cette maman de deux enfants. « J’ai été très bien accueillie à mon arrivée en France à 15 ans. On m’a donné une véritable chance de m’intégrer. Pour moi, c’est une évidence de donner en retour à ce pays qui est devenu le nôtre. »
Elle a évidemment longuement réfléchi à ce choix de vie. « Cela engage toute la famille. Il y a un véritable échange, c’est un enrichissement réciproque. J’ai attendu que mes enfants soient assez grands pour comprendre l’importance du partage et de la transmission des valeurs, le bonheur que cela procure au quotidien. »
Au total, une vingtaine d’enfants sont passés par chez elle, dont la moitié en long séjour de plusieurs années. « Des liens se créent, ce sont devenus mes enfants de cœur, les plus anciens viennent encore régulièrement me voir. » Agréée pour l’accueil de trois enfants, Anissa accueille en ce moment deux adolescentes de 14 ans. « Narimène est arrivée il y a 8 ans, alors qu’elle n’avait que 6 ans, et Sana est ici depuis un peu plus de deux ans. Pour le moment, je conserve la 3e place pour un accueil du Réseau ado. » Car, comme dans tous les métiers, des évolutions sont possibles. Ainsi, Anissa a rejoint en octobre dernier le dispositif « Réseau ado », spécialisé dans la prise en charge des adolescents en grande difficulté. « Quand on est assistante familiale, on ne travaille pas seule. Il y a toute une équipe à nos côtés, y compris des professionnels de santé. J’ai bénéficié d’une formation de 60h au départ, que j’ai ensuite poursuivie pour obtenir mon diplôme d’État en 2012. »
Après obtention de l’agrément et avant l’accueil d’un enfant, l’employeur doit dispenser une formation obligatoire. Ensuite, en cours d’emploi, l’assistant familial doit suivre une formation de 240h qui lui permet de présenter le diplôme d’État d’assistant familial (DEAF).
Anissa encourage les enfants qu’elle accueille à s’intégrer. « J’ai beaucoup de chance car les habitants de mon village, l’Ardoise, sont très réceptifs. Les filles ont ainsi pu faire leur stage de 3e ici, grâce à l’accord des commerçants du village. Cela les aide à trouver leur voie et à construire leur avenir. Les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Quelque part, nous contribuons à notre échelle en travaillant avec eux dans le respect et la fraternité. » Les deux adolescentes sont proches de leur accueillante. « Je suis là pour leur donner de l’amour et des valeurs. Mais je ne me substitue pas à leurs parents. Je ne suis que la gardienne de leur trésor le plus précieux. Elles ont des contacts réguliers avec eux, ils se voient souvent et l’objectif reste bien sûr qu’elles puissent retourner vivre avec eux. » .